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BANDCAMP

EJECT

ALAIN KAN  ----  LES BERETTAS  ----  CHAOS  ----  CHAPS  ----  CLASSE X  ----  DECHARGE  ----  DEFENSE D'AFFICHER  ----  EJECT  ----  FLASH GORDON  ----  INSECTICIDE  ----  MARLONS  ----  MOKOS  ----  MOME RATH  ----  MOSQUITOS  ----  NEW GENTLEMEN  ----  PARFUM DE FEMME  ----  LES RATS  ----  SHAMES  ----  SINGLE TRACK  ----  SPOILER  ----  STAND BY  ----  ST JUST ET LES SAUVAGES  ----  STUKA  ---- SUSPECT DEVICES   ----  SYSTEME D  ----

 

Le groupe EJECT est né en 1980 à MONTPELLIER. Paul Messina (plus connu sous le nom de Péaul) compositeur et guitariste d'Eject sera à l'origine de l'émergence du groupe. Il débute à 17 ans comme batteur (avec son frère Phil bassiste d'OTH un peu plus tard) dans la formation HATE de Thierry Pontet petite gloire locale, qui aura à son actif d'avoir postulé entre autre, pour un job de première gâchette chez Motörhead alors en panne de guitariste. Mais la tête de Péaul bruisse en permanence de mélodies et de riffs et il se sent de plus en plus à l'étroit dans le costume de batteur. Il décide, pour remédier à cela, de se mettre à la guitare de manière totalement autodidacte ce dont Pontet, au vu de ses progrès, prendra rapidement ombrage et qui scellera de manière définitive son sort dans cette formation. Le jeune hyperactif commence à écumer la ville à la recherche de musiciens. Il fondera GRIZZLY dans la foulée, dont la formule ne le satisfera qu'un temps. Peu après le split de cette formation il fait la connaissance de Christian-Laga-Juillaguet (futur JIVAROS) au local du groupe COBRA.

Carcasse longiligne et athlétique, Laga vient de clore son engagement avec l'armée et joue de la batterie pour passer le temps et se défouler. Ça tilte instantanément entre les deux. Ils dégottent un local, ancienne cave à charbon dégoulinante d'humidité place Candolle qui est avec Celleneuve LE fief gitan à Montpellier. Comme des poissons dans l'eau, ils répètent comme des furieux en boeuffant jusque tard dans la nuit. Les progrès ne tardent pas à se faire sentir. Le bordelais Éric "Ferric" Ferrer le bassiste (ex-SERIE NOIRE), est recruté par petites annonces et de prime abord, fait la fine bouche. Ferric à une idée très précise de ce qu'il ne veut surtout pas : servir la soupe ! Après quelques répètes avec le duo tous ses doutes sont dissipés : ce band va maraver sa race.

Il leur faut un chanteur. C'est dans un petit quatuor de heavy rock qu'ils vont le dégotter. Bruno-Nono-Casu pantoufle gentiment aussi dans le groupe COBRA depuis quelques mois et accueille Eject, alors en panne de local, dans leurs murs qui sera pour lui l'élément déclencheur. Le chanteur de Cobra traine après les répètes pour regarder jouer le band, prête sa voix au trio. Il faudra à peine un mois pour qu'il file sa démission à Cobra (dont certains seront dans SHERWOOD). A partir de là, on pourrait égrener toute une litanie de concerts et de premières parties plus ou moins marquants pour le groupe et qui resteront, rétrospectivement de bons souvenirs, mais c'est plutôt à un évènement qui a durablement marqué et influencé Eject dont je vais vous parler.

Hiver 83, OTH et Eject ont été sélectionnés pour aller jouer une semaine à Berlin dans le cadre d'un échange inter culturel européen et les deux groupes trépignent d'impatience devant cette incroyable opportunité, mais d'abord la petite minute géopolitique de ce papier. Remontons les pendules. En 1983 Berlin est, depuis 1961, une enclave ouest Allemande au sein de la RDA qui est rattachée au bloc russe, autant dire un endroit un peu inhabituel pour quelques provinciaux français pour aller y taquiner la six cordes. « Un îlot perdu dans une mer rouge » comme l'a qualifié à l'époque le réalisateur Jorg Hoppe. On peine à imaginer aujourd'hui, ce que pouvait être la vie au quotidien dans une ville totalement encerclée par un mur de plus de quatre mètres, avec au-delà de celui-ci no mans land truffé de mines, miradors, mitrailleuses, relèves de la garde.... UN PUTAIN de cauchemar éveillé. Que pouvait être la vie quotidienne dans une ville en état de siège permanent !
Hé bien Berlin bouillonne. Berlin s'organise. Berlin vit au quotidien comme si demain n'existait pas. Lou Reed et Bowie, qui y ont élu domicile un temps, ne s'y sont pas trompés, ainsi que Keith Haring le grapheur qui y tague à tour de bras.
Après donc un interminable voyage en car et un contrôle d'identité aux portes de Berlin par une escouade de bidasses Est allemande maussades et boutonneux, à peine sortis de l'adolescence, Eject, OTH et les organisateurs Franco/ Allemands élisent domicile au deuxième étage d'un hôtel dans le Kreutzberg, le quartier chaud de la cité allemande. L'endroit est réputé pour être un ilot d'expériences alternatives qui révolutionnent les pratiques urbaines et sociales. Plus de 200 000 personnes y squattent avec épiceries, cinémas, écoles, jardins d'enfants. Les habitants du quartier ont pris leurs vies en main régissant la vie quotidienne sur un mode coopératif baba cool et avec, pour employer un cliché usé jusqu'à la corde, une efficacité toute teutonne. Les jeunes français se baladent dans Berlin la bouche ouverte. Constamment. Ils voient Potzdammer et Alexander Platz, hauts lieux de l'histoire de la ville. Ils voient les cicatrices de la dernière guerre laissées béantes sur les monuments comme autant de rappels aux bombardements meurtriers qu'a subie la ville par le passé. Ils prennent le métro escorté d'incroyables zombies punks échappés de la série Mad Max. Tout de suite identifiables : Crânes rasés, iroquoises, perfs, kilts, rats sur l'épaule et sacs plastiques remplis de colle, à la main. C'est eux qui viendront mettre le dawa lors du premier concert des françouzes. En parlant de concert, le lieu d'abord. Un gigantesque saloon futuriste recouvert de lambris ou la Weissen beer coule à flot. Le concert ensuite. Le public, dont une majorité punk, veulent de la chique et du mollard et ne sont pas là pour couper les citrons à l'entracte des musiciens. Les Français se doivent de porter haut le prestige de la France. Merde ! les râleurs, les casse bonbons c'est nous ! Leur égo piqué au vif Eject et Oteucheu sont obligés de donner le meilleur d'eux-mêmes et un peu plus encore. Le tout donne l'impression de jouer dans la succursale d'un asile d'aliénés. Ces keupons sont totalement verrukten, complètement déjantés. Je ne sais plus pour quel raison, le Groupe OTH ce soir là fera la première partie d' EJECT... Résultat des cartes, 2 gig hors normes ou les français pourront dire plus tard à leurs petits-enfants, lors des longues soirées d'hiver : « Berlin 83 ? Yep mon p'tit gars j'y étais ».
Le deuxième concert quelques jours plus tard sera de facture beaucoup plus classique. Salle de 500 personnes type Rockstore à MONTPELLIER, une sono plus que potable et des berlinois très en phase avec les musiciens. Plus tard dans la soirée le repos du guerrier post concert occupe tout le dernier étage d'un immense building. L'accès se fait par un ascenseur extérieur avec vue sur Berlin by night. Ce lieu deviendra la cantine des musiciens pour toute la durée du séjour.
Pour finir en 83, cette expérience contre-culturelle a mis le feu à l'imagination des jeunes marginaux que nous étions. Berlin mettait la barre très haut. Une sorte de modèle en quelque sorte. Cette ville et leurs habitants ont suspendu la course du temps et ont invité le temps d'une visite, de jeunes musiciens français à danser sur un volcan car la fin du monde était proche.

Eject a splitté peu après leur retour d'Allemagne sans heurts, sans prise de tête mais ce voyage est resté tatoué en eux comme un véritable et inoubliable moment de rock n' roll.
Bruno Casu (2023)

PASCAL LEROY : Chant (1er chanteur)
BRUNO CASU : Chant
CHRISTIAN « LAGA » JUILLAGUET : Batteur (futur JIVAROS)
ÉRIC "FERRIC" FERRER : Bassiste (ex-SERIE NOIRE), futur CAMERA SILENS de 1983 à 1988, MUSH, ROOKIES, M.U.L....
PAUL MESSINA : Guitare (ex-HATE, GRIZZLY) et futur ST PEAUL, FEUFEUMOU, SUPER FRANGIN...

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